mardi 22 décembre 2009

"Journée de la femme (M. Duras)" de Mireille

Mireille vient à l'atelier depuis plus d'un an maintenant. Mireille est psychologue, et dans ses textes, elle tente d'insérer une certaine subtilité, celle que sa profession l'oblige à pratiquer. Mais par l'écriture de Mireille, nous restons dans la dimension littéraire, nous ne basculons pas dans l'essai psychanalytique qui serait ici une autre écriture, pas tout à fait appropriée! Je vous laisse découvrir Mireille...

Nous étions fin septembre début octobre, Marie reçoit une lettre de Violaine une de ses patientes :

Chère Madame,
Je n’ai pas repris RV comme convenu car je vais essayer de me passer de vous, je pense aller un peu mieux même si tout n’est pas réglé mais je peux m’investir dans des activités qui me plaisent et m’intéresse (la scpulture dont je vous avais parlé et le taï chi).
Je voulais vous remercier de votre soutien indéfectible, sans vous je ne sais ce que je serai devenue, clairement je ne serai plus là !
Votre écoute et votre patience m’ont accompagnée pendant toutes ces années et m’ont donnée de la force, je tiens à vous dire toute ma gratitude.
J’espère que vous pourrez me recevoir occasionnellement si j’en éprouve le besoin.
Avec mon affectueux souvenir.
Violaine


Marie relit la lettre, émue, c’est une belle fin de thérapie, mais est-ce fini un jour ? Avancer dans la vie c’est une thérapie. Elle pense c’est bien que Violaine fasse des choses pour elle, plutôt bon signe et puis la sculpture en effet avait fait l’objet de beaucoup d’échanges en séance.
Elle relit à nouveau la fin, l’association rare des mots respect et affection l’étonne mais c’est juste et bien ce qui a caractérisé la relation transférentielle avec Violaine.

Marie éprouve le désir d’écrire et de témoigner sur le travail fait avec cette patiente et quel chemin elle a parcouru avec courage et ténacité.
Marie connaît tout de sa vie, ce qu’elle a enduré enfant, ce qu’elle a pu reconstruire de son histoire en déplaçant la focale victimaire, les épreuves qu’elle a traversées et puis il y a quelques années ce qu’elle a vécu comme un drame : la révélation de l’homosexualité de son fils.
Cela a été comme une lame de fond venant dévaster les constructions familiales personnelles, bousculant les pensées, la morale de Violaine.

Marie a été comme une digue, un barrage contre cet océan dévastateur dans la vie de Violaine.

Alors témoigner, mais de quoi ?
Du cheminement intérieur de Violaine étayée par Marie, oui c’est ça, ainsi que de sa révolte de son incompréhension et de son agacement envers le discours ambiant, moderne, politiquement correct de la banalisation de l’homosexualité.

Mireille mars 2009

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