dimanche 13 décembre 2009

"Vivre à poings vivants", d'Oriana

Oriana est une de ces nouvelles plumes de l'atelier, arrivée en septembre 2009. Elle est, avec d'autres nouvelles plumes, une des futures mascottes ! Découvrons ensemble son écriture.

Vivre au point mort, c’est vivre encore. Tant que les vivants sont là, rien n’est perdu.
Forcer les portes intérieures, faire sauter les verrous. Et que trouve-t-on là derrière qui ne nous brise point d’épouvante, qui ne nous fasse point chanceler de vertige : la vie. Vivre au point mort c’est être sur le seuil de la vie, être lourd de tout ce qui n’a pas encore été dit, être figé et vouloir projeter le passé dans l’avenir pour le faire éclater.
Moi, je veux vivre à poings vivants.
Quand la pluie harcèle en nous, quand tremblent nos portes closes sous les blessures, quand même la joie est une étrangère qui cogne, il nous est encore donné de vivre à poings vivants. Non pas à pas feutrés, non pas statique et enraciné dans notre propre douleur, mais aérien, ailé.
Voler la vie, avec nos poings, avec nos mains, avec nos yeux. Enclencher la première, la deuxième, la troisième, la millième, quand d’autres en sont encore à la marche arrière. Tant qu’il nous est permis, ne nous arrêtons pas.
Entre l’incipit et l’excipit, il y a toute la marche des jours, une transhumance de chaque instant.
Vivre à poings vivants jusqu’à ce que la mort nous étreigne tant, tant et plus…jusqu’au point mort.

Oriana, octobre 2009

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