dimanche 6 décembre 2009

"Une vie", d'Emmanuel

Un deuxième texte, très court, d'Emmanuel.

Jean Paul avait contracté l'habitude fâcheuse de rentrer chez lui vers cinq heures du soir et de passer des heures à contempler l’horloge du salon, il menait une existence somme toute solitaire. Pourtant il aimait le contact avec d'autres bipèdes humains. Il y avait bien ce club de bridge où il se rendait chaque après-midi. En fait il lui manquait le cinquième élément ; quelqu’un contre qui se blottir aux confins de la nuit et du jour. Il savait circonscrire les graines de l'erreur. Mais il restait touché, moins qu'il n'aurait cru mais suffisamment tout de même pour en être affecté. Ce qu'il ressentait était en réalité très commun à beaucoup d'êtres humains, mais c'était son destin de vivre sur les lignes de flottaison du contact et de la solitude, il s'en accommodait plus ou moins bien.

Emmanuel, mai 2009.

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